AUTOBIOGRAPHIE D'UNE MACHINE KTISTEQUE (R.A. LAFFERTY)



Un roman hors norme, dans lequel une machine raconte les grandes étapes de son existence. Collection Exofictions.

 

Résumé :

Au commencement il y eut une interruption (…). Mais une interruption peut-elle survenir au commencement ?” Ainsi s’ouvre la première autobiographie jamais écrite par une machine... Créée par l’Institut pour la Science Impure, veillée par un géant au petit pied, une éternelle petite fille, un inventeur sans génie aux créations formidables, un grand roi sans couronne et un fantôme qui n’existe pas, la machine ktistèque n’est rien moins que le compendium mécanique de l’humanité. Machine pensante qui englobe toutes les consciences, elle doit apporter la réponse à l’humanité. Que les hommes sachent quelle est la question, c’est une autre histoire…
Marginal magnifique de la SF, Lafferty multiplie dans ce roman fou les expérimentations poétiques et fouille l’absurde sans relâche pour y dénicher du sens et du non-sens. Du Livre d’Isaïe au traité de Pline sur les géants, de Platon à saint Thomas d’Aquin en passant par le martyrologe, il convoque mille références, toutes plus ou moins truquées ou détournées, comme si son roman s’inscrivait dans une histoire parallèle de la littérature et de la philosophie. Au fil d’une trame rigoureusement bordélique et délibérément zinzin, il tisse une jubilatoire et singulière métaphore de la création. Car cette machine, créée avec le “cellogel” des hommes et censée leur donner la connaissance d’eux-mêmes, ne serait-ce pas la littérature elle-même ?
Plusieurs décennies après sa sortie,
Autobiographie d’une machine ktistèque reste en tout cas l’une des propositions les plus fascinantes de la science-fiction américaine.

Mon avis :

Autant se le dire tout de suite,
Autobiographie d'une machine ktistèque est un livre très lourd, très dense, en d'autres termes bien complexe et difficile à suivre. Il s'agit d'une autobiographie, celle d'une machine créée des mains et de l'intelligence d'un homme du nom d'Aloysius, membre de l'Institut pour la science impure. Et chacun des autres membres principaux de l'Institut y met sa touche pour la perfectionner. Toutes ces personnes sont aussi ingénieuses que folles, l'une se prenant pour une machine, une autre n'étant plus de ce monde, d'autres étant tout simplement bizarres, à la frontière entre humaines et bestiales.

Epikt la machine nous conte donc son existence, tout étant vu de son point de vue à elle. Elle se perfectionne au contact des hommes, en assimilant leurs précis cérébraux et personnels, dans le but premier de trouver réponses à toutes leurs questions. Mais la machine, au contact des hommes, devient amorale et se crée elle-même des protections. Si bien que le jour où on lui demande d'enquêter sur la mort particulièrement gore d'un ouvrier de l'Institut, Epikt, qui sait déjà qui est le responsable tarde à donner son verdict.

Ce livre est un joyeux bordel. L'intrigue est tordue et part dans tous les sens, Epikt nous livrant ses souvenirs dans n'importe quel ordre, passant d'un épisode à un autre sans véritable logique. Et pourtant, difficile de savoir pourquoi mais j'ai aimé lire ce livre, même si je n'ai pas tout compris, surtout les côtés religion et philosophie qui m'ont un peu dérouté. Mais je me suis surprise à aimer cette machine qui devient au fil du temps un être exceptionnel, un être de plus en plus humain, de plus en plus complexe.

Donc bien sûr, ce livre ne va pas plaire à tout le monde, je suis même sûre que beaucoup ne pourront pas le finir. Seuls les curieux ou les entêtés comme moi arriveront à bout de ce livre hors norme qui donne une vision bien particulière de la science-fiction, une vision unique, une vision un peu folle voire même absurde.

Infos :

Titre : Autobiographie d'une machine ktistèque
Auteur : R.A. Lafferty
Éditeur : Actes sud
Collection : Exofictions
Format : 13,5 x 21,5 cm
Nb de pages : 288
Parution : 12 mars 2014